séminaire du 4 avril 2013 – séance 1 année 2012/2013

4 comments to séminaire du 4 avril 2013 – séance 1 année 2012/2013

  • Paul-Emile Geoffroy

    Bonjour,

    Vous serait-il possible de transmette via pharmakon.fr la bibliographie que vous mentionnez durant la première séance du séminaire ?

    Ne participant pas au séminaire (je le suivrai cependant avec le plus grand intérêt), je serais vivement attiré par la possibilité d’étudier en même temps que vous les enjeux du thème de cette année.

    Je vous remercie d’avance.

  • Monsieur Stiegler,

    sans être biologiste pour autant,sauf mon respect,il me semble néanmoins que vous vous méprenez au sujet du darwinisme,du moins dans ce que vous en dites quant à Steven Hawking.

    Le fait qu’en dépit de son infirmité il soit le physicien qu’il est (plus exactement qu’il devient),ne me semble pas prouver que nous ne sommes pas soumis au principe de sélection naturelle,mais m’apparaît plutôt comme l’expression du fait que,du plan de subsistance au plan de l’existence,ce principe a évolué jusqu’à venir à opérer dans le champ de la noétique.

    En effet,si le fait de ne plus exclure les faibles physiquement pour au contraire les protéger et les inclure dans la collectivité est certainement la conséquence d’une amélioration de nos conditions d’existence,il participe néanmoins conjointement d’un bouleversement de nos valeurs qui inaugure une série de problème d’ordre philosophique,éthique,ontologique,politique,etc…

    Et si ces problématiques ne mettent globalement pas en jeu notre survie,elles interrogent et sollicitent néanmoins nos capacités d’adaptation et cela donc dans le champ de la noétique:

    pour le dire de façon très schématique,sur le plan de l’existence les forts ne sont plus ceux qui sont capables de survivre mais ceux qui sont aptes à penser l’existence de façon relativement cohérente ainsi que ceux qui sont au moins aptes à adhérer à une pensée de ce type,faute de quoi il sera de plus en plus difficile pour un être humain de s’individuer et de ne pas se désindividuer,d’échapper aux prédateurs sociaux,économiques,à la prolétarisation de l’esprit,à l’ambivalence de l’usage des pharmakons,etc..

    En ce sens,lorsque vous dites que Google est un système de sélection,ce n’est pas sans faire écho à la pensée de Simondon:en l’absence de l’investissement des pouvoirs publiques,c’est un appareil de sélection « sauvage » qui apparaît comme l’expression de l’extension du principe darwinien et de son opération dans les supports technologiques:

    « Chassez le naturel,extériorisez le,il revient au galop! »

    Et finalement…à la vitesse de la lumière!!!

    Votre travail,votre combat,ne vous apparaît-il pas comme un formidable effort d’adaptation à l’évolution de nos conditions d’existence et à la sélective adversité qu’elle représente?

    Qu’en dites vous?

    Respectueusement,

    Alexandre Malbrand.

  • Alexandre Malbrand

    Notes :

    Si j’ai bien compris ce que vous en avez dit durant un de vos derniers cours,contrairement à vous,Jacques Derrida tendait à mettre sur le même plan les rétentions primaires,secondaires et tertiaires;il me semble qu’il est possible de concilier vos deux positions dans l’idée d’un « circulum rétentionnel » où la rétention se déclinerait tout en évoluant dans les différents temps des étapes primaires,secondaires,puis tertiaires et à nouveau primaires,secondaires… au travers d’une alternance dialectique polarisée,d’extériorisations et d’intériorisations,le tout constituant ou participant de la spirale de transindividuation dans laquelle l’ambivalence dialectique de l’usage des pharmacons opèrerait comme un « switch »,une bascule de transition de l’intériorisation vers l’extériorisation,puis de l’extériorisation vers l’intériorisation…

    On peut aussi envisager le pharmaka comme un circulum,les différents pharmkons constituant en fait différentes expressions correspondant à différents temps d’un seul et même processus.Ainsi le silex taillé ne serait pas un pharmacon et l’écriture un autre,mais le premier « l’ancêtre » du second.

    L’immanence d’un tel processus n’est probablement envisageable qu’à la condition de cesser d’adhérer à l’idée d’un libre arbitre objectif au profit d’un arbitrage relativement libre en tant que conditionné.

  • Alexandre Malbrand

    Notes 2:

    Ainsi il me semble que l’usage du pharmaka n’est bénéfique ou négatif potentiellement qu’en tant qu’on considère le pharmka comme une idéalité.

    Je pense que,d’une façon comparable à celle dont les saisons se succèdent les unes aux autres,l’usage du pharmaka devient nécessairement positif puis négatif et que c’est ce qui nous fait,de phases d’extériorisation en phases d’intériorisation,évoluer par la contrainte et par là même former ou formuler la spirale de transidividuation qui n’est autre que celle de l’évolution.

    Expression de la tendance globale au progrès de l’évolution,le fait d’observer la consistance de l’usage du pharmaka participe certainement à la réduction de l’amplitude entre les périodes positives et négatives de cet usage en tant que la réduction de cette amplitude participe d’une amélioration de notre condition: »On ne peut dominer la nature qu’à condition de lui obéir. »